ETATS DES YEUX | Octobre 2024 | Ajustements d'images | LES HEURES PLEINES | Semaine 40 | Automne
mardi 01 octobre 2024
Quand les vents sont contraires,
appuie sur eux ton échelle et grimpe
Attends que ta colère
comme le vent se fatigue
Pose une pierre sur ton ombre
et pars en courant
Si tu sais aimer le plus bête des cailloux
tu sais aimer
Mon ami Tchang dit
que les vraies amitiés
sont comme les neiges éternelles
elles sont tout en haut
Jean-Pierre Siméon
Le livre des petits étonnements du sage Tao Li Fu
CHEYNE éditeur, 2016
Reprise des notes ici, plusieurs événements déclencheurs
Besoin de faire le point sur l'écriture rassembler les idées d'abord
Dépasser l'écoeurement et le découragement...
Encore une fois la vie déborde et dévaste
je ne digère plus mentalement le trop plein
le trop plein de mort
le trop plein d'images glauques
le trop plein de mots vides
Les lâchetés et les violences s'agglutinent à longueur d'écran
Le struggle for life affiche ses combines et ses exactions
L'enfance est massacrée, profanée
Des femmes sont bridées, violées et parfois tuées
La misogynie revient en force aussi dans la politique
Dans les comportements mafieux et complaisants
les dictatures prospèrent et gangrènent la justice
les peuples sont trahis et instrumentalisés
le dieu pognon décide qui doit vivre et qui doit mourir
Rien de nouveau sous le soleil mais celui-ci est devenu
un ennemi, un pilleur d'eau même contaminée
On attend que ça pète et ça hurle déjà au plus fort
au plus malin au plus cynique au plus méprisant
Même le Printemps des Poètes en rajoute sans le vouloir
Il prône La poésie volcanique... comme si ça ne suffisait pas...
le grabuge le chaos la débandade l'exode la mutilation le marasme
Je ne crois plus à la naïveté aveugle d'une poésie qui sauve le Monde,
d'ailleurs le mot Sauveteur est masculin et porté aux nues quand ça arrange
Il permet de justifier toutes les guerres et les passages à l'acte perpétuels
Les agressions et les sauvetages font s'égosiller les sirènes partout dans la cité
Des couteaux perforent, des explosions déchiquettent,
Des détresses, des destins brisés sont enfouis sous des silences et des gravats.
La spirale du crime se répand dans la plupart des pays
sous la tutelle des marionnettistes géodélocalisés
J'ai peur des bombes, des drones, des avions de chasse, des ouragans
et des volcans. J'ai peur des hommes qui partent tuer des vivant.e.s,
les enferment, les refoulent ou les torturent au physique comme au mental.
Tous les jours nous abreuvent avec les images de haine à côté des scores du CAC 4o
ou de la nouvelle tenue vestimentaire de l'épouse du président,
de l'inconséquence de gros bébés hargneux à jouets nucléaires...
La coupe est pleine et je n'écrirai pas de poème utile dans ces conditions.
Je vous trouverais du courage à en avoir encore envie
Car pendant ce temps là et cela m'attriste, les egos des poètes et des artistes cherchent une niche confortable pour continuer à créer dans la pagaille générale. Ils courent tous et toutes après les sous de subvention ou de mécénat pour prendre de la distance avec la réalité, en parler en "spécialistes" avec des mots justes et excitants. Aujourd'hui on va "chercher la parole" des gens pour en faire des livres et de jolies fictions qui font vibrer le cortex émotionnel et sensuel. Le parler mal et vulgaire fait la Une. On choisit soigneusement les insultes et on les répète sur les chaînes de TV... Le bégaiement haineux et moqueur remplace l'analyse et le respect de l'autre, le débat équitable. Jeu de miroirs déformant. Ping Pong de la médiocrité. La société actuelle favorise cette recherche de mise au pilori et il faut changer de bouc émissaire pour ne pas s'ennuyer... On n'y comprend plus rien... Mensonges et sur-mensonges, fake news comme sport international. On n'a pas le temps de penser d'aplomb... On tombe dans l'idiotie et le spectacle graveleux... Rien d'intéressant dans tout cela.
Alors je préfère écouter de la musique et ne plus répondre aux orgueilleux.
A l'instant... Pluie de missiles depuis l'Iran...
Une femme en veste rose fuschia parle devant une image de ville en miettes...
Tellement banal tellement odieux tellement triste